Ce blog est destiné à rendre compte de l'action de Charles-Albert LUCAS conseiller municipal d'Arcachon siégeant dans l'opposition divers droite et décidé à mener une véritable opposition à la politique et aux méthodes adoptées par Y. Foulon sur Arcachon et sa région. Vous pouvez vous abonner gratuitement et adresser des messages en utilisant les rubriques "abonnement" et "contact" dans la barre des menus. Vous pouvez également consulter quelques articles de fond dans la rubrique "Page". La rubrique "Archives" est classée par ordre chronologique. La rubrique "Catégories" vous permet d'accéder aux articles par thème .
13 Avril 2019
Vous trouverez ci-dessous mon intervention au dernier conseil municipal à propos du vote des compte administratif 2018 :
Mes chers collègues,
Ce compte administratif est le dernier sur lequel nous aurons à nous prononcer au cours de ce mandat. Il a donc une importance particulière :
Je vais donc me permettre de faire une rapide analyse de votre action, celle du groupe majoritaire et du maire que vous nous avez donné.
Dans cette action tout n’est pas négatif loin de là. Votre majorité a fait beaucoup, peut-être trop dans certains domaines... et tout n’est pas mauvais, mais je vous laisse le soin de vous tresser des couronnes.
Je ne traiterai pas aujourd’hui de la manière autoritaire à laquelle le maire a eu recours à l’égard de l’ensemble du conseil : l’opposition bien sûr à laquelle il a trop souvent coupé la parole, en ayant recours à l’intimidation, mais aussi à l’égard de sa majorité. A la fin de ce mandat un vrai mécontentement monte dans vos rangs, en tout cas c’est ce qui ressort des conversations privés d’un certain nombre d’entre vous qui n’envisage pas de se représenter car ils, ou elles, ont en assez de se faire traiter comme des enfants mineurs. Au fil des réunions ont note des absents, souvent les mêmes, qui votent ainsi avec leurs pieds et expriment sinon leur désaccord au moins leur désappointement devant le mode de fonctionnement de votre groupe et du conseil.
De l’entourage même du maire nous parviennent aussi des témoignages sur sa lassitude quant à la gestion de la ville et de ce travail de maire qui est, il faut bien le dire, très prenant.
Elu en 2001 aux cris de « Halte au béton », Yves Foulon conclu ses trois mandats par un hymne grandiose dédié à la glorification de son action immobilière. Il aura été le plus grand bétonneur que notre ville a connu depuis sa création. Je veux parler du POA, de l’aménagement de l’ilot Peynaud dont les réalisations sont suspendus jusqu’au prochain scrutin municipal, Yves Foulon étant parfaitement conscient que leur mise en chantier trop rapide pourrait lui coûter sa réélection. Je veux parler aussi du bâtiment polyvalent en cours de réalisation sur la place Roosevelt dont l’inauguration est judicieusement prévue pour le début de 2020.
Mon opposition au POA n’est pas nouvelle. Un POA à Arcachon pourquoi pas, mais pas à cet emplacement. Il ne s’agit donc pas d’une opposition de principe. Mais le soutien apporté par votre majorité à la réalisation coordonnée du POA et de l’ilot Peynaud est caractéristique d’une politique qui cumule la spéculation immobilière et l’atteinte au cadre de vie de tout un quartier. La spéculation immobilière qu’elle soit publique, comme c’est la cas ici, puisque c’est l’université qui réalise une plus-value très importante à Peynaud sans laquelle le POA n’aurait pas été envisageable, est condamnable même si elle enrichit la ville comme nous le verrons plus loin.
L’atteinte au cadre de vie de tout un quartier : ces deux opérations jumelée vont renouer avec le bétonnage du rivage arcachonnais, pratique contre laquelle vous vous éleviez avec vigueur lors de votre première campagne en 2001.
En fait votre politique d’urbanisme consiste à céder à l’appel des promoteurs, tout en prétendant le contraire : vous n’hésitez pas à dire que votre PLU préserve le cadre de vie des arcachonnais, alors qu’ils constatent les nombreuses mises en chantier et réalisation depuis le début de ce troisième mandat même si par enchantement les nouveaux projets sont soigneusement enterrés jusqu’au prochain scrutin.
Il eut été facile, dans le cadre du dernier PLU, de contrecarrer les effets de la Loi NOTRE, en durcissant les coefficients d’emprise au sol des différents quartiers, vous vous êtes contenté d’en atténuer quelques effets. C’est votre politique du demi mensonge et de la demi vérité.
Mais le sommet de votre politique financière et immobilière est atteint avec le bâtiment polyvalent de la place Roosevelt
Ce bâtiment va comprendre:
Le coût total actuelle de cet ensemble est actuellement de 15M€ (réalisé dans le cadre d'un PPP ce coût était de 11M€ lors de la première annonce devant le conseil Municipal) et le coût annuel de fonctionnement et d'amortissement dépassant légèrement 1M€ annuel ( pour 20ans) qui sera sans doute amené encore a varié sensiblement dans l'avenir (lié aux conditions spécifiques de tout contrat de partenariat).
La villle d'Arcachon disposait déjà d'une bibliothèque, équipement absolument indispensable et pour lequel il était nécessaire d'envisager des investissements pour le fonctionnement et le développement du fond qui était limité. Mais la ville avait-t-elle vraiment besoin d'une médiathèque alors que chacun peut satisfaire ses besoins en la matière, à domicile, avec le développement du numérique et l'arrivée prochaine de la fibre (2019-2020). L'âge moyen des habitants d'Arcachon rendait-il indispensable la création d'une ludothèque?
La ville disposait déjà d'un Office du tourisme, peut-être trop petit, mais qui jusqu'à sa destruction remplissait parfaitement son rôle et avait de plus un certain cachet. Il y avait sur place l'espace nécessaire pour son agrandissement...
La ville disposait aussi d'une maison des associations qui a été laissée à l'abandon pendant une dizaine d'années, et dont le délabrement consécutif à ce défaut d'entretien a servi à justifier sa vente (pour destruction) à un promoteur alléché par cet emplacement. Notre collègue Mme Devilliers dont nous connaissons tous l’appétence pour les questions financières m’a fait remarquer lors de la dernière commission des finances que la mise aux normes de ce bâtiment aurait coûter plus chers que sa reconstruction. Je ne doute pas que cette affirmation un peu facile s’appuie sur une étude chiffrée qu’elle ne manquera pas de nous fournir…
La ville dispose aussi de salles suffisantes pour organiser des conférences de toutes dimensions avec l'équipement du Palais des Congrès (amphithéâtre et salle des ambassadeurs) et la salle du tir au vol qui est un véritable bijou. L'argument est de remplacer la salle du centre 2000 disparue depuis longtemps et dont l'absence, à part le bon souvenir qu'elle a laissé, ne s'est guère fait sentir. Il eut été habile de mettre cet équipement à la charge des promoteurs sur la place des Marquises.
En ce qui concerne la maison de quartier du centre ville, un maire prévoyant aurait du la faire réaliser sur la place des marquises, dans le cadre même de la nouvelle mairie. Il aurait suffi de diminuer la taille de la salle du conseil municipal, du salon d'honneur et du hall d’accueil qui sont vides la plupart du temps et occupent tout le rez-de-chaussée de la Mairie. Cette mairie traduit la mégalomanie d'un individu qui s'est muni pour lui-même d'un bureau de plus de 120m2, avec salle de douche et salle à manger attenante... dont ceux qui le connaissent le compare souvent à un bureau d'un patron du CAC 40. Rien à voir avec le bureau du maire de La Teste et de la salle du conseil municipal qui lui aussi a construit une mairie toute neuve mais dont le standing est en rapport avec l'usage qui doit être celui d'une commune bien gérée.
Il s'agit d'argent public, de l'utilisation des impôts des arcachonnais et aussi de préparer les prochaines élections municipales... On pouvait remettre à niveau les différents équipements existants avec la moitié de la somme voire moins. Ce bâtiment va coûter 15 M€ financés par un partenariat avec le privé qui facturera à la ville au moins 1M€ par an.
Le maire prétend à longueur d’intervention que vous réalisez au fil des ans le contrat passé avec les arcachonnais et l’ensemble du programme annoncé ; cela n’est pas faux. Mais aviez-vous dit aux arcachonnais le prix qu’il allait falloir payer pour ce programme ? Leur avez-vous dit qu’il allait falloir sacrifier la quasi-totalité du patrimoine foncier de leur ville constitué par les générations passées et qui était une épargne de sécurité, une poire pour la soif… Avez-vous dit aux arcachonnais que vous alliez non seulement liquider le patrimoine mais que vous alliez avoir recours à tous les modes de financement possibles : emprunt, crédit bail, partenariat public privé ?
Vous leur avait juste dit que vous n’augmenteriez pas les impôts…Là encore on trouve votre politique du demi mensonge et de la demi vérité, car si les taux de l’impôt n’ont pas varié, la pression fiscale prélevé sur le territoire a beaucoup augmenté : de 15,7 M€ en 2010 elle est passé à 19,2M€ en 2018 soit une augmentation de 22,44% sur la période ce qui est considérable et qui explique l’apparente virtuosité avec laquelle vous menez vos réalisations, sans en indiquer les conditions réelles : la dette et la dilapidation du patrimoine foncier et de la valeur vénale qu’il représentait. Vous avez pu vendre un hôpital vétuste, vous ne vendrez pas, ni vous ni vos successeurs, la nouvelle mairie. Les marges de manœuvre constituées par l’existence d’un patrimoine foncier et immobilier doté d’une valeur de marché ne réapparaitront plus.
Derrière la stabilité des taux appliqué à chacun de nous se cache une augmentation considérable des recettes de la ville liée à deux éléments :
En plus de cette augmentation substantielle qui traduit la dépendance financière de la ville à l’égard de la spéculation, et malgré la vente du patrimoine pour équilibrer vos budgets, vous avez eu recours à l’emprunt sous toutes ses formes : emprunt, crédit bail, partenariat public privé, sans oublier les garanties d’emprunt accordées essentiellement pour le port.
Comment l’ensemble de ce poste des dettes globales de la ville évolue-t-il ?
Au 31 décembre 2018 la dette de la ville, sous les différentes formes que je viens d’indiquer ressort à 62,1M€, somme à laquelle il convient d’ajouter les garanties d’emprunt accordées surtout à l’EPIC du Port soit 13M€.
A la fin 2016 ce même poste était de 53,2M€ auxquels il faut ajouter 14M€ de garanties accordées à cette date.
On constate donc une remontée très sensible de l’endettement de 16% depuis la fin de 2016, du surtout au financement du bâtiment polyvalent de la place Roosevelt dont j’ai dit il y a quelques instants tout le bien que j’en pensais.
Vous ne trouverez pas ces montants dans les documents de synthèse fournis par la majorité car elle considère que les dettes des budgets annexes ne sont pas à prendre en considération. Pourtant ces dettes sont bien réelles et elles devront être remboursées comme les autres.
En conclusion se pose la question de savoir si Monsieur le Maire et sa majorité ne sont pas atteints d’une nouvelle addiction que l’on pourrait appeler la maladie du béton ? Sinon comme expliquer un tel appétit pour la construction immobilière ?
Les arcachonnais ont eu droit à la réalisation de votre programme qui ne traduit qu’une vision quantitative de l’avenir notre ville et qui a quoi inquiéter: toujours plus d’immeubles collectifs remplis de résidences secondaires, toujours aussi peu de jeunes et d’actifs. Cette situation débouche pour le commerce local sur un miroir aux alouettes ou il sera de plus en plus difficile pour un commerçant indépendant de vivre correctement.
Sous une telle gestion Arcachon devient une maison de retraite à ciel ouvert tout au long de l’année, et un parc d’attraction pendant la saison touristique qui est de plus en plus courte.
Un autre avenir est possible, il demandera de l’imagination, du courage, des efforts, mais cela suppose un projet ou le qualitatif prendra le pas sur le quantitatif et c’est une toute autre histoire…
Certains bruits courent en ville : lassé de la gestion municipale, Monsieur le maire serait tenté par le Palais du Luxembourg…Mais le calendrier électoral n’est pas favorable à un tel projet…En tout cas, pour ma part, je pense qu’il serait mal venu et malhonnête de solliciter un nouveau mandat tout en souhaitant et en sachant, à brève échéance, ne pas le mener à son terme.